Intervention de Maria Colas au CM concernant la modification du PLU

Lorient nord.jpgNotre PLU a été voté en décembre 2013 et nous en sommes aujourd’hui, déjà, à la proposition de modification N°2, moins de 3 ans après. Que des actualisations soient nécessaires en cours de validité est compréhensible, mais lorsque la fréquence de celles-ci s’accélère, cela doit conduire à s’interroger. C’est pourquoi, nous ferons des remarques sur la forme et sur le fond.

 

Sur la forme, L’Etat dans sa fuite en avant technocratique et réglementaire multiplie et allonge les procédures, qu’elles soient publiques, économiques, sociales, collectives ou individuelles. Tout ceci augmente les moyens nécessaires à leurs réalisations et leurs coûts ; additionne les études et les rapports ; complexifie le travail des personnes ; asphyxie les services chargés de leur mise en œuvre ; compromet la lisibilité et l’efficacité de l’action, qu’elle soit publique ou privée ; apporte peu de valeur ajoutée économique et sociale à l’argent investi. Ceci peut expliquer en partie la nécessité de modifications régulières qui entravent encore plus notre action, mais doit aussi vous inciter à une remise en cause de votre fonctionnement, d’autant que la modification N°1 que vous avez lancée en janvier 2015 est aujourd’hui moins avancée que cette révision N°2. Cherchez l’erreur ! Vos modifications s’apparentent essentiellement à un catalogue de mesures disparates destinées à réparer des erreurs ou des oublis, comme autant de rustines sur une jambe de bois.

 

Sur la forme, encore, votre méthode est clairement désavouée par le commissaire enquêteur, qui constate comme nous depuis longtemps, que vous confondez concertation légale et nécessaire à l’établissement de projets d’aménagement, avec une simple présentation de documents en comités souvent restreints et tardifs, sans rédaction de comptes rendus. Ceci est le signe de la fragilité de votre démarche qui est la politique du fait accompli. Toujours au niveau de la méthode, que doit-on penser du rajout au catalogue, en cours de l’enquête publique, de 3 demandes particulières, non annoncées lors de l’information légale et par conséquent non examinables par le public ? Tout cela illustre le côté bricolage de la démarche, le peu de respect que vous lui accordez et la dévaluation de la procédure liée à son caractère technocratique précédemment cité.

 

Sur la forme, enfin, vous saisissez de façon surprenante le Tribunal Administratif de Rennes pour avoir un avis global du Commissaire Enquêteur sur cette révision. Comme ce dernier le fait justement remarquer, comment porter un avis global sur une succession de modifications d’importances inégales et de thématiques aussi variées. Cela n’a pas de sens et ne peut conduire qu’à noyer le poisson. C’est pourquoi sur le fond, nous portons ci-après des avis individualisés sur ces principales modifications.

 

Concernant les demandes émises en cours de l’enquête publique, outre le non-respect de la forme déjà évoqué, nous ne comprenons pas la nécessité de placer aussi haut la toiture permettant d’étanchéifier le blockhaus du K2, d’autant que d’autres solutions existent, comme le souligne le commissaire enquêteur. L’arasement du toit et son aplanissement sont faciles à réaliser à peu de frais, compatibles avec la pose éventuelle de capteurs solaires et permettent de concilier étanchéité et respect de l’architecture de ces blocs.

 

Concernant la modification du secteur Lorient Nord, vous proposez de créer un mur de commerce masquant les magasins existants, ceci à la place de structures de service qui devront être démolies. En plus, vous proposez de créer une voie nouvelle traversant l’actuel parking pour faciliter l’accès aux commerces situés en bout de la zone de chalandise nouvellement crée, tout en plaçant les parkings nécessaires aux magasins de l’autre côté de la voie. Que de méconnaissance des besoins de la population, des règles élémentaires du commerce et des règles de sécurité pour les clients surchargés et leurs enfants ! Que d’illusions dans la pensée que le Triskell est l’outil qui permet au plus grand nombre de faire ses achats dans une zone de chalandise de cette dimension et pour ces types de services ! Quid du coût de ces modifications et de leur impact sur la fiscalité locale ! Quid du coût écologique de ces modifications inutiles ! N’est-ce pas vous qui venez d’aménager cette zone avec nos impôts, alors que nous attirions votre attention depuis longtemps sur ses problèmes d’accessibilité ? Faire et défaire ne permet pas d’avancer ni de faire du surplace, mais simplement de régresser. N’est-ce pas vous qui nous demandez de respecter l’environnement en diminuant notre v appétit en matériaux divers ? N’est-ce pas vous qui assurez la thrombose de la circulation, qui multipliez les surfaces imperméabilisées dans la ville et particulièrement dans cette zone avec le Triskell ? On atteint le summum de l’incohérence et de la gabegie et on comprend que les professionnels de la zone soient inquiets.

 

Concernant l’aménagement de la rue Queudet, le constat est le même, vous détruisez aujourd’hui Mr le Maire, ce que vous avez adoré et construit hier, toujours avec notre argent, avec votre pression fiscale élevée, au détriment de nombre de ménages. Au lieu de réfléchir à la structure à donner à notre commerce, vous nous proposez de densifier la zone du K2 et d’y recréer là-bas les surfaces d’ici. Où est la pensée globale et notamment la place que nous voulons donner au centre-ville mal desservi, pour en préserver l’attractivité ? De plus, vous concoctez ce projet en ayant, je cite, anticipé le plan d’exposition au bruit que vous ne connaissiez pas. Bravo l’artiste, mais la surprise peut être grande à ce niveau, comme le souligne le commissaire enquêteur. Tout ce gâchis nous rappelle trop ceux de la maison de la mer, du Victor Pléven, des Halles Saint-Louis et autre Valorga.

 

En centre-ville, justement, pas de volonté et pas de remise en cause d’une politique de l’autruche qui mène à l’échec. Puisque les cellules commerciales sont vides, cachons ces verrues que l’on ne saurait voir par des habitations. Quand comptez-vous implanter des logements dans les cellules vides du Centre Nayel ?

 

Concernant le stationnement en général, au vu du nombre de véhicules mal garés par manque de places dans les zones nouvellement urbanisées dans la ville, il apparait que votre volonté de réduire encore le nombre de places pour les logements, les hôtels et les activités diverses confine à la cécité idéologique. Votre proposition initiale de 1 place pour 200 m² de plancher pour l’hôtellerie l’illustre pleinement et ne pouvait que tuer les projets dans l’œuf ou les voir mourir en bas âge.

 

Bref tout cela n’est pas la politique que nous souhaitons pour la ville. C’est pourquoi, nous émettons un avis défavorable à cette modification N°2 du PLU.

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