Lorient, Terre d’avenir

Table ronde autour de l’économie du pays de Lorient animée par Christophe Ginet le 07 février 2024 ou comment être confiant en l’avenir de notre territoire.

Avec :
Fabrice Loher, maire de Lorient et président de Lorient Agglomération
David CABEDOCE, président du port de Commerce de Lorient,
Olivier LE NEZET, président de la SEM Lorient Keroman et du Comité National des Pêches,
Alban Ragani, chef d’entreprise et président du MEDEF du Morbihan,
Philippe Rouault, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan

C’est un discours positif issu de la réflexion et du travail de ces grands acteurs de notre territoire que nous avons entendu ce mercredi 07 février 2024 au K5 by Paul à Lorient La Base face aux grands enjeux d’économie et de transition énergétique auxquels notre territoire doit se préparer.
“L’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse”

Chef d’entreprise locale avant d’être président du MEDEF, Alban Ragani a explicité les missions de ce syndicat patronal souvent décrit comme une grosse machine nationale mais qui en fait, est une machine territoriale qui défend les intérêts des entreprises auprès des institutions parfois difficiles à convaincre. 7 collaborateurs vous permettent de vous accompagner sur des problèmes de RSE ou autres préoccupations.

Durant la dernière campagne municipale, chacun des candidats avait été reçu à la CCI devant un parterre d’entrepreneurs du territoire pour expliquer son programme.
Sans faire de politique, Fabrice était le candidat retenu et c’est une grande fierté d’avoir un maire et président d’agglo comme lui.
Fabrice LOHER a fait bouger les choses.
Sans faire table rase des initiatives de ses prédécesseurs, il a su rester dans la continuité des bonnes choses qui étaient en cours et il a su ouvrir les portes de son administration pour faire avancer beaucoup de dossiers sur lesquels les entreprises avaient des besoins et des attentes.

Le territoire compte de nombreux commerçants qui font un métier difficile et ouvrent leur boutique chaque matin ; il compte également de nombreuses entreprises de service et les TPE-PME qui créent beaucoup d’emplois et qui sont souvent oubliées dans les mises en avant alors qu’elles représentent plus de 80% de l’économie locale.

L’aéroport est un sujet porté par le MEDEF Morbihan. Nous avons la chance d’avoir un aéroport qui fonctionne mais pas pour le grand public actuellement. Un petit rappel en direction des écologistes : 100 000 passagers prenaient l’avion pour des déplacements professionnels ou pour leurs loisirs au départ de Lorient. Ces 100 000 personnes prennent aujourd’hui leur voiture pour pouvoir prendre un avion à Nantes ou à Rennes. Le bilan carbone est désastreux, le coût des parkings bénéficie à ces deux villes plutôt que contribuer aux finances lorientaises.

Un aéroport est nécessaire au développement d’un territoire et de ses projets comme celui de la Composite Valley ou de la course au large.

La CCI est un établissement public piloté par des chefs d’entreprise, comme la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et la Chambre d’Agriculture et ce sont donc des chefs d’entreprise en exercice qui pilotent les différentes délégations sur le territoire.

La CCI du Morbihan compte environ 130 collaborateurs et techniciens et une centaine d’élus à travers 5 délégations territoriales, elles-mêmes présidées par des chefs d’entreprise qui animent leur territoire; Cédric Ragani préside la délégation de Lorient et il échange régulièrement avec les présidents des délégations de Auray, Vannes, Ploërmel et Pontivy.

La CCI est un relai d’informations. Elle informe les entreprises sur les aides et les opportunités de financement mises en place par le gouvernement et elle les accompagne.
Elle est également centre de formation. C’est le deuxième centre de formation en France derrière l’Education Nationale et son rôle de formation est colossal.

La CCI a enfin un rôle d’accompagnement à l’international.

Les entreprises ont vocation de créer de la richesse mais pas uniquement. Elles revêtent également une dimension sociétale et environnementale qui change le regard que nous y portons.
Ce sont effectivement elles qui créent de la richesse et de l’emploi sur un territoire, richesse qui sera ensuite redistribuée une fois l’impôt levé. Elles créent également un modèle social.

La CCI du Morbihan compte 6 vice-présidents : commerces, services, industries, transitions digitales et risques cyber, tourisme et transition énergétique et développement durable.
La CCI du Morbihan est aujourd’hui la seule à avoir une vice-présidence dédiée à la transition énergétique et au développement durable, assumée par Peter Nass, co-fondateur de Nass & Wind qui se consacre au développement des énergies renouvelables et notamment à l’éolien terrestre.

La CCI s’est fixée comme mission de sensibiliser les entreprises industrielles et de tourisme sur leur consommation d’eau. Avec différents partenaires, elle a mis en place le programme ECOD’O qui accompagne les entreprises dans leur réflexion de recherche d’économie d’eau dans leur process industriel, dont l’entreprise Guerbet à Lanester.
Résultat : les entreprises accompagnées dans cette transition ont économisé 15 à 20% sur leur consommation en eau.
ECOD’O a été primé au niveau national et a contribué au programme REUT (Réutilisation des eaux traitées) inclus dans le « Plan Eau » du gouvernement.
En France, à peine 1% des eaux usées traitées par les centres d’&épuration sont réutilisées quand l’Espagne et l’Italie en sont à 15 à 20% et que certains pays comme Israël en sont à 80%.
C’est un grand sujet au moment où l’eau se raréfie et où nous risquons de manquer d’eau.

La France accuse un grand retard et le décret d’application de la REUT est enfin paru.
Il va permettre entre autres, d’utiliser ces eaux traitées, propres mais non potables pour faire du nettoyage industriel par exemple.

Un travail est aussi mené sur les besoins en énergie et la transition énergétique indispensable.
Il est complexe et il va falloir se tourner vers l’innovation : l’hydrogène, l’hydrolien en mer dont Lorient espère recueillir les retombées économiques (maintenance et formation)

Ou comment concilier les besoins urgentissimes de logements, l’économie et la réindustrialisation?
Il falloir réussir ce nouveau défi de l’utilisation du peu de foncier dont nous disposons sur le territoire lorientais; sans nul doute qu’il y aura des frictions durant les arbitrages entre le logement, le commerce et l’industrie.

La semaine dernière a été déposé le dossier d’inscription des sites Mégalithes du Sud Morbihan au Patrimoine Mondial de L’UNESCO. Ce serait le premier site breton à y être inscrit; même les alignements de Carnac n’y figurent pas.
L’impact serait très important, notamment en termes de tourisme : 20% de fréquentation en plus et ce tout au long de l’année. Ce serait aussi une internationalisation du tourisme car les gens viennent de loin pour visiter les sites inscrits à ce patrimoine mondial.

La décision devrait tomber début 2025 et ce n’est pas gagné car la concurrence est rude. Mais c’est le site retenu par la France cette année qui ne peut en présenter qu’un par an.

La particularité du Morbihan c’est de travailler en collectif pour faire avancer les projets : CCI, Chambre des Métiers et de l’Artisanat, Chambre d’Agriculture, CPME, MEDEF et collectivités locales travaillent de concert pour la réussite du territoire et il est à noter que ça ne se passe nulle part ailleurs!

Lieu unique qui sera situé Quai des Indes dans l’extension de la CCI où les porteurs de projet, les dirigeants et les créateurs pourront venir se renseigner auprès de personnes compétentes sur les bons interlocuteurs en fonction des sujets : Lorient Agglo pour le foncier, la CCI pour les aides financières de l’Etat, Audélor pour la concurrence…

La première a ouvert à Auray en juin 2019, celle de Lorient devrait ouvrir au cours du 1er trimestre 2024, l’objectif étant d’ouvrir une Maison de l’Entreprise dans chacune des délégations.

L’objectif : réunir les chefs de file des organisations du territoire deux à trois fois par an pour faire le point sur les projets des uns et des autres, voir si certains ne sont pas redondants et si d’autres ne peuvent pas être menés ensemble.

Le sujet est compliqué.
C’est d’abord un aéroport militaire; il ne va donc jamais disparaître mais la priorité est donnée aux avions militaires et pas à l’aviation civile.
Ensuite, l’Armée se heurte elle aussi aux problèmes de recrutement de personnels et c’est un vrai sujet : leurs effectifs de contrôleurs aériens sont aujourd’hui moitié moindres que leurs besoins, les salaires dans le civil y étant bien supérieurs.

La bonne nouvelle est que l’Armée a créé des postes d’assistants de contrôleurs aériens (AFIS – Aerodrome Flight Information Service) qui vont permettre d’ouvrir davantage de créneaux pour l’aviation civile en journée. Jusqu’ici, il était impossible de poser un avion civil avant 9h le matin, entre 15h et 17h et après 18h. D’ici l’été 2024, davantage d’horaires pourraient s’ouvrir et à terme, le trafic pourrait se faire 24h/24.

Les moins bonnes nouvelles :
Pour ouvrir une ligne commerciale comme Lorient-Lyon dont nos entreprises ont besoin, les compagnies aériennes demandent des sommes très importantes à la charge des chambres consulaires et des collectivités.
Se posent aussi les engagements RSE environnementaux de certaines entreprises qui interdisent par exemple à leurs cadres de prendre l’avion pour effectuer certains trajets.

Le port de commerce de Lorient est un véritable repère dans le paysage lorientais où chacun pouvait déambuler jusqu’en 2001. Après les attentats du 11 septembre, des zones de sécurité ont été imposées et il a fallu en interdire l’accès.

La région Bretagne compte 5 ports de commerce dont l’activité se mesure en tonnage et pas en chiffre d’affaires. Les trois premiers sont Brest, Lorient et Saint-Malo. L’ensemble des ports bretons ne représentent que 2% du tonnage national. Jusqu’en 2022, le port le Lorient était le premier port de Bretagne.

Il ne faut pas perdre de vue que le premier port de France est celui de… Anvers où s’y font la grande majorité des flux logistiques entrant et sortant des entreprises françaises.
La France n’a pas su exploiter sa vocation maritime alors qu’elle est le pays d’Europe qui dispose de la plus grande façade maritime.

Jusqu’en 2019, c’est la Chambre de Commerce qui gérait en direct le port de commerce de Lorient, la Région lui octroyant une Délégation de Service Public (DST). Depuis cette date, la Région a confié la DST à la SAS Port de Commerce de Lorient Bretagne-Sud après que la CCI se soit rapprochée de différents partenaires pour accroître son capital, dont Lorient Agglo et la Banque des Territoires.

Aujourd’hui port majeur pour les matières premières agroalimentaires et 1er port breton pour les hydrocarbures le Port de Commerce est un outil logistique majeur contribuant au dynamisme de l’économie régionale. Il comprend 2 sites : KERGROISE à Lorient et LE ROHU à Lanester. Il est certifié ISO 9001 (qualité), ISO 14001 (environnement) et ISO 45001 (santé et sécurité).

La mission première du port est d’accueillir des bateaux et des marins, dont des paquebots, n’en déplaise à certains. De mai à septembre 2023, le port de commerce de Lorient a accueilli 11 paquebots de croisière dont 4 en escales inaugurales pour un total de 6 445 passagers.

La deuxième mission du port est de servir son “hinterland”, à savoir la zone économique de son territoire autour de 3 activités : l’énergie, le vrac alimentaire et le vrac de construction.

Historiquement, le port de commerce s’est développé autour de 3 gros trafics qui restent les mêmes aujourd’hui : l’énergie avec le bois et le charbon et aujourd’hui port pétrolier, la nutrition animale et l’agroalimentaire et le vrac de construction dont le ciment. 700 000 tonnes de sable sont déchargées sur le site du Rohu chaque année.

Les différentes activités sont très segmentées et demandent des investissements colossaux, notamment en termes de quais.

Il va falloir préparer l’avenir pour compenser la baisse des recours aux énergies fossiles.

Les ports français sont actuellement assis sur la manne pétrolière… le pétrole paye tout. La rupture se fera progressivement, elle ne sera pas brutale.
40% des véhicules vendus dans le pays de Lorient sont déjà des véhicules électriques ou hybrides. Or la plus grande utilisation du pétrole déchargé à Lorient est à destination des mobilités. Il va donc falloir prévoir le changement et accompagner cette évolution.

Les ENR (énergies non renouvelables) avec une étude des infrastructures menée avec l’ADEME pour les recevoir mais Lorient ne pourra être qu’un port de service à défaut d’infrastructures suffisantes.

Les énergies renouvelables et le port se doit d’accompagner les mutations sur ces énergies.

L’hydrogène mais la technologie n’est pas encore assez mature pour y être développée. La production demande de plus beaucoup de foncier, il faudra alors se tourner vers la distribution.

Les carburants alternatifs : le port construit actuellement des cuves pour les recevoir.

La biomasse, soit l’ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d’énergie peut également être une piste.

La solution n’est pas encore trouvée mais il va falloir être en avance sur les concurrents pour servir notre territoire. Diriger c’est regarder devant et anticiper l’avenir. L’histoire nous nourri mais il faut aller au-delà.

Une actualité chargée ces derniers temps pour la pêche, qui mérite l’expertise d’un vrai spécialiste.
Le port de pêche, c’est certes 3000 salariés et emplois directs mais il y a des défis considérables à relever : comment concilier la pêche, le commerce, l’industrie navale, la Composite Valley et la course au large sur un foncier très contraint?
Tout tient dans un mouchoir de poche et ce sont autant de projets du présent et de l’avenir.

Nous avons la chance de vivre sur un territoire qui se sous-estime souvent mais qui est d’excellence, entre terre et mer, avec des ports accessibles nuit et jour, 24h/24 et 365 jours par an et c’est notre premier atout.
Notre activité est quasi exclusivement tournée vers le maritime… n’oublions pas que 80% du commerce mondial se fait par la mer te que la France représente le deuxième domaine maritime au monde.
Nous avons beaucoup d’atouts qu’il nous faut développer.

Anticiper aussi vite dans une transition fulgurante de l’énergie ou de l’entreprise devient compliqué même si nos entreprises s’adaptent rapidement.
Lorient a aujourd’hui des capacités à agir malgré le problème du foncier qui nous force à prioriser les entreprises qui en ont le plus besoin.
Le port à quai est un véritable sujet. Ce sont ces entreprises qui n’ont d’autre choix que de se situer au plus proche d’un accès à l’eau. Et aujourd’hui, potentiellement, certaines entreprises n’ont pas lieu d’être là où elles se trouvent et il serait bon de réfléchir à une nouvelle organisation sur d’autres zones du territoire avec les problématiques du logement qui y sont liées.

Il faut anticiper dès maintenant et nous avons une carte à jouer.
Nous ne serons ni Brest ni Saint-Nazaire mais nous devons être la ville qui formera les marins de demain.
Aujourd’hui, les marins pêcheur ne le restent plus toute leur carrière comme nos anciens;  ils n’exercent que 5 ans en moyenne. Mais ils pourront demain être au service de l’éolien ou d’autres activités, avec des carrières diversifiées voire à l’international. Et Lorient a toujours la chance d’avoir des marins qui s’exportent très bien et qui font le tour du monde.

Avec une baguette magique, l’idéal serait d’avoir un port neuf et un aéroport qui fonctionne même si certains à Lorient se complaisent à lancer des fake news et faire une tempête dans un verre d’eau en oubliant qu’ils sont dans un conseil d’administration où tout est dit et explicité et dans lequel ils votent les décisions.
Avec une baguette magique, nous aurions du linéaire à quai pour développer le tourisme, le port de commerce, le port de pêche et toutes les activités qui y sont attachées.

Pour qu’un pays se développe, il faut la protection des biens et des personnes, il faut de l’énergie pour faire fonctionner nos entreprises et il faut mettre en œuvre toutes les idées que nous avons pour l’avenir de nos filières malgré les moyens colossaux nécessaires.
Aujourd’hui, un navire de pêche, c’est 180 000 euros du mètre soit environ 3.5 millions d’euros pour un navire neuf standard, sans compter qu’au bout de 10 ans, ce même bateau aura coûté 2 fois plus cher, de quoi dissuader les jeunes d’entreprendre.

Il est donc urgent de réfléchir à un modèle économique différent pour notre pêche, soit artisanale mais qui nécessite un modèle industriel. Le modèle du patron pêcheur est dépassé, il est devenu aujourd’hui un chef d’entreprise au même titre que les agriculteurs.

Un port comme Lorient qui représente aujourd’hui 8 mégawatts se doit d’être autonome en énergie. Il n’achète pas, il ne vend pas; il sert simplement d’intermédiaire entre les pêcheurs et les activités de transformation. Etant donnée la hausse du coût de l’énergie, comment peut-il s’en sortir sans imaginer un nouveau modèle?

D’autre part, le port de Lorient doit répondre à la demande en transformant du poisson qui vient d’ailleurs, la pêche locale ne suffisant pas. 80 000 tonnes de poisson arrivent d’ailleurs aujourd’hui pour alimenter le mareyage et ses besoins de transformation et il va sans dire qu’il est préférable que cela se passe chez nous.

Interdire aux bateaux de sortir en mer ne s’est jamais vu depuis la seconde guerre mondiale! Il est impensable qu’aujourd’hui, la pêche ne se joue plus au niveau européen ou au niveau national mais se joue devant les tribunaux! Comment imaginer un avenir pour cette filière si cela se pérennise?

Nous risquons ainsi de faire la part belle à des pays comme la Chine et ses 7000 navires industriels qui pêchent 39% de la ressource mondiale, quand nous n’en avons qu’un au niveau européen.

Avant de s’autoflageller en France et en Europe, soyons force de proposition sur de nouveaux bateaux répondant aux besoins de décarbonation. Le port de pêche ne pourra pas vivre sans prendre en compte ces nouvelles contraintes.

Comment sauver notre port de pêche avec tous les surcoûts actuels sur l’énergie et les prix et avec les réformes de fonctionnement à faire : comment mutualiser les services et automatiser la filière de base?

Les espagnols et les hollandais sont meilleurs que nous parce qu’ils n’ont pas de filière de base et sont internationaux alors que nous, nous vivons avec nos plateaux et cela ne suffit plus. Il nous faut automatiser pour s’internationaliser.

Le port de Lorient compte 8 salariés qui transforment 100 000 tonnes car tout est automatisé.

Il nous faut des structures financières qui nous permettent de nous endetter, soit lourdement, mais dans le temps. C’est maintenant que cela se joue, pas dans 20 ans!

Philippe Rouault a voulu souligner le travail extraordinaire de Fabrice Loher sur le territoire. La délégation qui présente le plus d’enthousiasme et de dynamique positive est bien celle de Lorient et n’existe pas ailleurs. Il y a un travail collectif qui n’existe pas dans les autres délégations. La grande élégance de l’homme est aussi à souligner, notamment et c’est tellement rare, avec ses prédécesseurs dont il ne cesse de souligner les choses qualitatives accomplies. Et de souligner tout le côté humain omniprésent dans son action.

Alban Ragani a, pour sa part, tenu à rappeler la chance que nous avons d’avoir un maire qui combat les extrêmes de gauche comme de droite qui polluent l’action des entreprises au quotidien . Il faudra aller bien au-delà des 120 adhérents pour porter sa candidature dans à peu près 2 ans maintenant, en sachant que les extrêmes sont déjà au travail. Il faudra soutenir la candidature du maire sortant qui aura agi. C’est dès aujourd’hui qu’il faut aller chercher les voix.

Très touché par tout ce qui vient d’être dit.Très touché aussi par cette salle pleine ce soir quand il y a 10 ans, les réunions se faisaient en petit comité.
C’est un plaisir renouvelé chaque jour de se lever pour faire avancer notre magnifique territoire.

Il est notre première force.

Les intervenants de cette table ronde en sont des acteurs majeurs mais pour qu’il soit complet, il faut y ajouter Audélor qui vient en appui des entreprises,  la SELLOR qui gère nos ports, la SEGEPEX qui gère le Palais des Congrès et le Parc des Expositions, nos partenaires comme le Festival Interceltique ou le FC Lorient et nos grandes entreprises qui partagent tous le même enthousiasme et la même confiance en l’avenir, car notre territoire a de l’avenir.

C’est ce pacte lorientais qui a motivé la création du Conseil de Territoire, conseil qui existe en vérité déjà de manière informelle et puissante car il repose sur une même ambition de développement du territoire et une même vision forte du territoire malgré des désaccords sur certains sujets, avec le même enthousiasme et la même confiance en l’avenir.

La première force de Lorient tient en cette capacité de porter haut et avec force nos projets et nous pouvons en être fiers.

Nous sommes les héritiers de notre histoire. Tout n’a pas commencé en 2020.
De nombreuses choses très positives ont été initiées par les équipes précédentes, comme Lorient La Base initiée par Jean-Yves Le Drian.

L’équipe actuelle y apporte sa touche, sa vision du territoire qui s’illustre par la création de nombreux emplois : 1500 emplois sont créés chaque année depuis 2020 dans une période pas si facile avec d’abord la crise sanitaire, puis la crise énergétique et aujourd’hui les guerres qui éclatent sans oublier le Brexit…

Rappelons que nous sommes le premier port de pêche de France en valeur qui fêtera ses 100 ans en 2027, que nous sommes le premier site de construction de la marine militaire de surface de la Marine Nationale avec Naval Group et que nous sommes le premier site de course au large européen … autant de motifs de fierté pour notre territoire et pour les employés de ces entreprises sans qui rien ne serait possible.

Nous devons ces succès économiques extraordinaires à ces générations d’entrepreneurs qui se sont succédés.

Quel équilibre trouver entre croissance et transition écologique?

La croissance est nécessaire pour créer des emplois, pour créer de la valeur ajoutée dont nous avons besoin pour alimenter les budgets publics nécessaires pour porter l’ensemble des projets :  formation,  éducation, culture, sport, environnement, transition écologique …

C’est cette croissance qui nous permettra de financer la transition écologique.

Les sujets écologiques sont évidemment très importants mais ne justifient pas l’arrêt des activités économiques. Nous ne pouvons accepter de perdre le moindre emploi dans nos entreprises, nos commerces, chez nos artisans sous prétexte qu’ils seraient trop polluants et porteraient atteinte à notre environnement.

Oui il faut s’engager dans la transition écologique, oui il faut œuvrer pour notre environnement mais cela passera par une croissance vertueuse au service du financement de nos politiques publiques et non par une décroissance qui nous mènerait à une catastrophe sociale.

Permettre à nos entreprises locales de continuer à progresser et nous avons des pépites avec une nouvelle génération de talents, en continuant à porter leurs projets de développement.

Être également porteurs de projets avec la Maison de l’entreprise qui va enfin se concrétiser en 2024, et montrer aux investisseurs qu’ils sont les bienvenus car nous avons besoin d’emplois et de valeur ajoutée.

Développer le “aller vers” car nous sommes dans une économie proche du plein emploi sur le territoire.
Les entreprises ont besoin d’être accompagnées pour trouver des collaborateurs, du personnel formé. Pouvoir faire converger la demande et l’offre d’emploi, c’est une responsabilité d’élu. Beaucoup de nos concitoyens restent éloignés de l’emploi, jeunes ou moins jeunes; ils représentent 14 à 15% de notre population.
Il faut amener ces concitoyens vers les structures de formation pour qu’ils retrouvent un emploi, du pouvoir d’achat, de la dignité.
Cela pose les défis de la formation, initiale et qualifiante, de l’insertion et du logement.

Il est scandaleux de voir des actifs privés de logement, qui n’ont d’autre choix que de dormir dans un véhicule. C’est pourquoi Lorient Agglomération prévoit un programme d’habitat ambitieux qui va permettre d’augmenter de 25% la capacité de construction de logements. La priorité est d’offrir les logements dont nous manquons, des logements sociaux pour les plus modestes mais aussi des logements pour les actifs rémunérés au niveau du SMIC, scandaleusement considérés comme trop riches pour accéder au parc social mais qui ont des difficultés à trouver dans le parc privé.

Oui, nous pouvons demain rouvrir une ligne Lorient-Lyon ou Lorient-Paris… mais à la condition que le territoire consente à débourser 1 million d’euros quand dans le passé ces lignes existaient sans un centime d’argent public car financées sur le déficit d’Air France.
La question aujourd’hui : le territoire est-il prêt à financer 1 million d’euros d’argent public pour rouvrir une ligne aérienne? La question reste sur la table mais les élus, y compris les élus consulaires, sont attentifs à l’équilibre des financements.

Les mobilités, c’est également la question de la desserte TGV et TER.
Le territoire, avec d’autres intercommunalités de Bretagne Sud de Quimper à Vannes, a bien travaillé avec la Région l’année passée et a obtenu de cette dernière 40% d’offre TER supplémentaire en 2025 à la gare de Lorient, soit 17 arrêts supplémentaires par jour. C’est autant d’actifs qui auront moins besoin de prendre leur voiture pour venir exercer leur activité professionnelle sur Lorient.

Notre industrie a besoin plus que jamais de continuer à innover, y compris notre industrie traditionnelle et notre responsabilité est de prévoir l’avenir à 10 voire 20 ans et il faut l’organiser.

La pêche a besoin de nouvelles techniques de pêche, de navires hybrides sinon décarbonés. Dans 20 ans, les navires seront décarbonés.

L’innovation industrielle sera énergétique avec le déploiement de l’éolien offshore prometteur qui nous apportera une autonomie énergétique primordiale et le déploiement de l’hydrogène.

L’innovation industrielle sera également celle des matériaux avec le déploiement de la Lorient Composite Valley lancée en juillet 2023 lors du festival Lorient Océan qui existe grâce à l’association des entreprises qui travaillent sur les matériaux composites indispensables à l’aéronautique et aux coques et grands mâts des bateaux de la course au large, grands mâts qui équiperont également les futurs bateaux à charge, les navires de croisière, les paquebots, les cargos.

Cette technologie est maîtrisée à Lorient et sera développée par un consortium à Lanester aux chantiers du Rohu.

C’est une part très importante de l’avenir du territoire et nous devons faire en sorte que ce secteur devienne plus prometteur encore en termes de créations d’emploi et d’activité. A l’horizon 2050, la moitié des navires devraient être convertis à l’énergie propre et notamment à l’énergie vélique ce qui laisse présager un potentiel considérable de création d’emplois et de développement économique.

Les entreprises de service sont nombreuses sur le pays de Lorient et il ne faut pas les négliger.
Nous sommes certes un très grand bassin industriel mais nous n’avons pas développé suffisamment les services aux entreprises.

L’axe de développement du futur consiste à développer davantage ces entreprises, notamment dans les services numériques qui donneront de l’emploi aux jeunes diplômés de notre école d’ingénieurs, de l’Université de Bretagne Sud et des organismes qui forment des étudiants post bac sur le pays de Lorient.

Nous ne pouvons échapper au développement de ces activités qui représentent aussi l’avenir de notre territoire.
Il a été demandé à AUDELOR de travailler sur une nouvelle génération de shémas territoriaux de services numériques aux particuliers et aux entreprises et nous pourrons annoncer d’ici quelques semaines de bonnes nouvelles…

Nombreuses sont les entreprises qui s’intéressent à notre territoire, à notre qualité de vie, à notre environnement mais également à la qualité des services apportés à nos entreprises.

La période 2021/2031 consiste à faire en sorte que nous consommions 50% de ce que nous avons consommé en terres foncières sur la décennie écoulée sur l’ensemble de l’agglomération.

Cela représente un peu plus de 300 ha pour le logement et le développement économique.

On a beaucoup parlé de la nécessité de développement économique et de logements. Si on fait le calcul pour les 21 communes de l’agglomération, il ne reste qu’un peu moins de 20 ha par an à consommer pour tous ces besoins de construction de logements et de mise à disposition de foncier pour nos entreprises.

Il va donc falloir inventer un modèle de développement sobre dans ce cycle vertueux de transition écologique qui est une contrainte.

Lorient, et à travers elle tout le territoire, est déjà une ville bien placée au niveau national pour sa qualité de vie et nous avons les capacités à devenir le territoire le plus attractif de l’ouest demain.

Pour Lorient terre d’avenir, le premier axe doit rester le vivre ensemble pour les 210 000 habitants du territoire et pour les 58 000 habitants lorientais avec la possibilité d’y vivre, de s’y loger, d’y travailler, de s’y divertir et de s’y nourrir. Nous avons tous les atouts pour y parvenir et nous avons les capacités à nous rassembler et à développer des projets innovants sur le territoire pour le bien de l’ensemble de notre population. C’est le projet politique qui est celui de l’équipe en place.

Nous devons avoir confiance en cette terre d’avenir, en notre ville et en notre agglomération. Nous avons trop longtemps souffert du complexe lorientais, ville reconstruite et considérée à tort comme inesthétique avec son architecture de reconstruction d’après-guerre dont la qualité est reconnue (le label Ville d’Art et d’Histoire vient d’ailleurs d’être renouvelé et nous espérons très vite le label de Pays d’Art et d’Histoire grâce au travail incessant des services de la ville).

La longue mais récente histoire de Lorient s’est construite sur le commerce international, sur les échanges avec le monde, sur son arsenal militaire… nous devons simplement être confiants en notre capacité à rebondir.

Retenons simplement ce pacte lorientais et cette confiance en l’avenir.
Retenons ces atouts qui sont les nôtres au bénéfice de notre territoire et de notre population.

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